Académie des technologies

Par Jean Dhers, mars. 2005

L’hydrogène est un gaz bien connu, pouvant être fabriqué presque n’importe où par des procédés divers, de façon centralisée ou décentralisée ; actuellement il n’est utilisé en grande quantité que dans certaines industries chimiques ou pétrolières intéressées par ses seules propriétés chimiques.
En fait, au-delà de ses propriétés chimiques, l’hydrogène est le vecteur d’énergie.
À ce titre, il est susceptible de jouer un rôle important dans l’énergie du futur en général – plus spécialement dans le transport terrestre – et cela pour deux raisons essentielles :

– l’hydrogène semble pouvoir se substituer aux carburants actuels, gaz et pétrole et dérivés ; il pourrait donc à l’avenir pallier la raréfaction, puis la disparition, de ces énergies fossiles pour les applications stationnaires et mobiles que l’on en fait aujourd’hui ;
-les utilisations envisageables de l’hydrogène dans les processus énergétiques futurs pourraient être conduites sans émission notable de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre et sans rejet de polluants toxiques, ce que l’on ne sait pas faire aujourd’hui de façon simple et économique avec les carburants d’origine fossile et avec les moteurs thermiques correspondants dont on dispose. Mais, pour que ces espoirs se concrétisent, à l’échelle d’un continent ou de la planète, de nombreux sauts technologiques, de multiples rationalisations restent à faire ; des barrières économiques et sociales devront être levées… et cela prendra quelques dizaines d’années!

Jean Dhers, ingénieur de l’École nationale supérieure d’Électricité et de Mécanique, licencié ès Sciences, a fait toute sa carrière depuis 1959 dans les divisions de construction et d’ingénierie d’Alsthom, de CGEE-Alsthom puis de CEGELEC, dont il fut le Directeur Technique de la Branche Industrie de 1982 à 1997, responsable des Réalisations et des Développements en Machines tournantes à vitesse variable, de l’Électronique de Puissance, des matériels et logiciels de contrôle commande et de l’Automatisation des Procédés Industriels (Métallurgie, Marine, Papeteries, Industries Pétrolières, Automobile, Industries diverses, etc.). Depuis 1997, il est Président du CREEBEL – Centre de Recherches en Électrotechnique et Électronique de Belfort – (qui travaille, entre autres applications industrielles traditionnelles, à la transposition des techniques du Génie Électrique aux besoins nouveaux de l’Industrie Automobile et des Équipementiers Électriciens de l’Automobile). Jean Dhers est membre fondateur de l’Académie des technologies.

Questions abordées dans ce document :

  1. L’hydrogène peut-il être une nouvelle technologie de l’énergie dans le contaxte du développement durable ?
  2. L’hydrogène est-il vraiment un vecteur d’énergie ?
  3. Quels seraient les avantages de l’hydrogène dans les applications énergétiques ?
  4. Pourquoi avoir attendu tant de temps pour s’intéresser à l’hydrogène ?
  5. A quelle date aura-t-on besoin du vecteur hydrogène ?
  6. Dans le cadre du développement durable, sait-on produire économiquement l’hydrogène pour les besoins énergétiques, en particulier pour le transport terrestre ?
  7. L’hydrogène est-il le vecteur dénergie le mieux adapté aux transports terrestres pour le futur ?
  8. Comment distribuer l’hydrogène pour les besoins du transport terrestre ?
  9. Quelles sont les difficultés de stockage de l’hydrogène pour l’application transports terrestres ?
  10. Comment s’articulent les grands programmes de recherche sur l’hydrogène ?