L’enseignement des mathématiques, des sciences et de la technologie joue un rôle essentiel dans la construction d’une pensée autonome et d’une citoyenneté éclairée. Ces disciplines ne sont ni accessoires ni réservées à une élite : elles constituent le socle qui permet aux jeunes de comprendre les grands enjeux du monde actuel — changement climatique, transition numérique, choix technologiques — et d’y prendre sa part en toute conscience.
Éveiller la curiosité et donner du sens
Dès l’école primaire, il est nécessaire de stimuler la curiosité naturelle des élèves et de la transformer en démarches de raisonnement, d’investigation, d’expérimentation et de débat. L’acquisition des savoirs ne suffit pas : les élèves doivent aussi apprendre à imaginer des solutions concrètes à des problèmes réels, qu’il s’agisse d’énergie, de santé ou de mobilité, entre autres. Mesurer, fabriquer, coder, argumenter : autant d’activités qui donnent du sens aux apprentissages et favorisent leur appropriation, en dépassant les stéréotypes sociaux, territoriaux ou de genre.
Des fragilités structurelles
Malgré une tradition scientifique reconnue, la France enregistre des résultats en mathématiques et en sciences inférieurs aux moyennes européennes et de l’OCDE. Plusieurs facteurs y contribuent :
- une priorité trop exclusive donnée au français et aux mathématiques à l’école primaire, notamment, au détriment de l’investigation, de l’expérimentation, des applications concrètes ;
- une formation insuffisante des enseignants du primaire dans ces domaines ;
- des horaires en baisse, un enseignement morcelé et des inégalités d’équipements selon les territoires ;
- des stéréotypes sociaux et de genre qui renforcent les inégalités.
Au collège, la technologie souffre d’un manque d’identité claire, d’une perte d’interdisciplinarité et d’un appauvrissement de la dimension concrète faute de moyens. Cela nourrit un imaginaire négatif qui influence durablement les choix scolaires et professionnels des jeunes.
Pédagogie à renouveler
L’enseignement reste trop souvent abstrait et déconnecté des applications concrètes. Ce cloisonnement renforce le désintérêt, en particulier chez les élèves qui ne se reconnaissent pas dans le profil du « bon élève scientifique ». Le manque de projets pratiques et de manipulations limite la motivation, alors qu’ils sont un puissant levier d’engagement, notamment pour les filles. De plus, les évaluations privilégient encore la restitution de connaissances au détriment de compétences clés comme la créativité, le raisonnement, l’argumentation ou le travail en équipe.
Construire une culture scientifique et technologique vivante
Développer une véritable culture scientifique et technologique, c’est à la fois favoriser l’émancipation individuelle et contribuer à renforcer la compétitivité et la souveraineté nationales. Mathématiques, sciences et technologie sont impliquées dans tous les grands défis contemporains à relever : transition écologique, numérique, santé, mobilité, … Relié à des enjeux actuels, l’enseignement peut nourrir le goût de l’innovation et l’engagement des jeunes.
Pistes d’action
- Vivre les sciences et la technologie comme une aventure collective où l’on apprend à explorer, démontrer, fabriquer, modéliser, coder, inventer et débattre.
- Développer des projets fédérateurs ancrés dans des problématiques locales, en lien avec des chercheurs, des ingénieurs et techniciens, avec des entreprises, des laboratoires ou des associations.
- Promouvoir la mixité et la diversité comme moteurs d’innovation, lutter contre les stéréotypes et encourager le mentorat.
- Favoriser des approches inductives (problèmes ouverts, travail en équipe, prototypage) pour sortir d’un formalisme trop abstrait.
- Évaluer davantage les démarches (expérimentation, justification, communication) plutôt que la simple restitution de savoirs.
- Donner aux enseignants une formation continue solide et des ressources de base (kits, fablabs, matériel simple) pour garantir l’égalité des chances partout sur le territoire.
Recommandations
- Réserver un temps hebdomadaire dédié aux sciences et à la technologie dès le primaire, articulé avec le français et les mathématiques autour de projets concrets.
- Clarifier la progression de la technologie au collège et lui donner une identité affirmée, structurée autour des étapes : investigation – projet – modélisation – réalisation.
- Réformer la formation initiale et continue des enseignants pour renforcer leur polyvalence au primaire et introduire la bivalence au collège.
- Favoriser la réalisation de projets locaux concrets, associant sciences et technologie, ingénierie, mathématiques appliquées (STIM) à tous les niveaux scolaires.
- Lutter activement contre les stéréotypes de genre et valoriser la réussite des filles, notamment par des projets porteurs d’enjeux sociaux et environnementaux.
- Garantir des ressources minimales et des partenariats durables, avec un suivi effectif de la qualité des enseignements et des projets réalisés.
Ce texte résulte d’une synthèse de rapports de l’Académie des technologies générée par des IA génératives. Cette version a été relue et révisée par les auteurs des rapports.
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