Académie des technologies

Interfaces cerveau-machine : essais d’applications médicales, technologie et questions éthiques

L’interface cerveau-machine (ICM) est une technique permettant de recueillir l’activité du cortex et de la transformer, grâce à un logiciel, en commande d’activités motrice ou sensorielle définies respectivement comme asynchrone et synchrone parce que dans ce dernier cas le cortex est stimulé par un événement extérieur alors que dans le premier il enclenche par la pensée un ordre moteur indépendant des nerfs et des muscles. Le recueil de l’activité corticale est soit extra crânien, et utilise l’électroencéphalographie, soit intracrânien avec implantation d’électrodes dans le cortex recueillant les potentiels émis. Les applications médicales de l’ICM visent à restaurer la mobilité d’un ou plusieurs membres suite à un accident ou une maladie.

La recherche mondiale sur les ICM est en train d’exploser et l’arrivée de plusieurs entreprises technologiques de très haut niveau dans un paysage antérieurement seulement académique augure de développements rapides dans ce domaine très compétitif.

Conscientes de l’état actuel de la recherche en France et dans le monde, l’Académie de médecine et l’Académie des technologies formulent les recommandations suivantes :

  • soutenir la recherche académique en privilégiant les projets dans ce domaine soumis à l’Agence Nationale de Recherche et en mettant en exergue les progrès accomplis auprès des institutions régionales afin qu’elles participent à leur financement ;
  • favoriser les créations de startups à partir des institutions publiques de recherche ou d’initiatives privées en les soutenant financièrement et en les aidant dans leurs démarches auprès d’investisseurs, ce que fait déjà l’Académie des technologies ;
  • créer une structure de réseau des équipes nécessitée par le caractère multidisciplinaire de ces travaux ;
  • retenir ce thème dans les futurs programmes de recherches et développement européen H2020 et Horizon Europe, ce qui pourrait permettre aux équipes françaises de collaborer avec des équipes des autres Etats membres ;
  • rappeler à l’opinion et aux autorités publiques que ce domaine de recherche a pour objet exclusif le traitement des malades atteints jusqu’ici d’affections incurables et ne doit en rien être les prémices d’une transformation de nos concitoyens en sujets programmés pour des tâches données indépendamment de leur volonté.