Pourquoi la tech ?
Parce que j’ai toujours aimé les sciences, les défis techniques et leur application concrète. Après un détour par la pharmacie, l’ingénierie m’a permis de retrouver ce que j’aimais vraiment : comprendre, concevoir et innover.
Votre parcours ?
Après le bac, je me suis orientée vers la médecine en passant la PACES. Après avoir raté médecine de peu, j’ai fait trois ans de pharmacie, où j’étais très malheureuse car je ne m’y retrouvais pas. Après que mon voilier se soit échoué dans les cailloux, j’ai découvert la réparation du composite et j’ai adoré. J’ai finalement trouvé ma voie en école d’ingénieurs, en me spécialisant dans les composites, avec l’idée de travailler sur des prothèses ou des bateaux.
Votre première expérience professionnelle dans la tech ?
La construction d’un IMOCA, une immersion totale dans le monde des composites et de la course au large, qui a confirmé ma passion pour ce domaine. J’étais responsable de la production des structures de l’IMOCA d’Armel Tripon, qui participera au Vendée Globe 2028.
Que faites-vous aujourd’hui et pourquoi ?
Je prépare un projet de course au large en Mini 6.50, avec comme objectif la mini transat 2027. C’est un projet qui allie mes compétences techniques, la navigation et mon envie de promouvoir les femmes dans les métiers scientifiques et techniques.
Vos atouts pour ce poste ?
Une capacité d’adaptation forgée par mon parcours atypique, une grande détermination et une double compétence en ingénierie et en navigation.
Vos défis passés, vos ratés, vos grands moments de solitude ?
Le passage par la pharmacie a été une période difficile, où je ne trouvais pas ma place. Monter un projet de course au large en partant de zéro est aussi un défiénorme, notamment la recherche de financements et la gestion des imprévus.
Vos meilleurs moments, les succès dont vous êtes fière ?
Avoir osé arrêter mes études de pharmacie et changer de voie pour suivre ma passion, avoir obtenu mon diplôme d’ingénieure, et bientôt la concrétisation de mon projet de course au large.
Des personnes qui vous ont aidée/marquée ou au contraire rendu la vie difficile ?
La vice-doyenne de ma faculté de pharmacie, qui m’a encouragée à arrêter ces études et à trouver ma voie en école d’ingénieur. Des enseignants et élèves qui m’ont accueillie et aidée quand je suis arrivée en école d’ingénieure, loin du niveau requis, après 5 années sans maths et physique. Mais aussi d’autres sceptiques qui m’ont poussée à me dépasser et à réussir.
Vos envies et défis à venir ?
Traverser l’Atlantique en course en solitaire, développer mon projet et inspirer d’autres femmes à s’orienter vers les métiers scientifiques et techniques.
Et que faites-vous en dehors de votre travail ?
Wingfoil, skate, préparation physique, aménagement d’un utilitaire et voyages, sensibilisation des jeunes filles aux métiers scientifiques.
Vos héroïnes (héros) de fiction, ou dans l’histoire ?
Isabelle Autissier, pour son parcours et son engagement.
Votre devise favorite ?
« Rien n’est impossible à qui ose, rêve et n’abandonne jamais. »
Un livre à emporter sur une île déserte ?
“La longue route” de Bernard Moitessier
Un message ou un conseil aux jeunes femmes ?
Il n’y pas que des parcours linéaires, chaque expérience est enrichissante. Osez changer de voie, suivre votre passion, et surtout, ne vous laissez pas enfermer par des stéréotypes : les femmes sont les bienvenues dans la tech.