Académie des technologies

TRIMESTRIEL DE L’INTELLIGENCE TECHNOLOGIQUE #11

Directeur de la rédaction :

Patrick Ledermann

Contributeurs :

Guillaume Garnier, Jean-Paul Gomez, Christian Joubert, Valérie Lavaste (société Altran (*)).

Bernard Barbier, Michel Laroche, Jean-Paul Laumond (Académie des technologies).

La mise en place de systèmes d’automatisation dans les chaînes de production industrielle est la continuité d’un mouvement historique de l’industrie depuis le 18ème siècle. Il y a eu bien sur des opposants à toute forme d’évolution de la production, mais les gains de confort sociaux et économiques ont toujours été aux rendez-vous et ont justifié a posteriori le bien-fondé de cette démarche dans laquelle la « robotisation » s’inscrit naturellement.

La robotisation est présente à l’échelle mondiale. L’usage des robots progresse dans de nombreux domaines et, comme cela a été montré dans les paragraphes précédents, leurs capacités se développent et vont continuer à se développer de façon importante. La France ne s’est pas engagée fortement dans cette démarche et affiche un retard certain dans ce domaine.

Aujourd’hui, cette démarche de robotisation et la dynamique de son évolution continuent de représenter, pour l’industrie française et la France, des opportunités qu’il convient de considérer :

•       Opportunité pour améliorer la compétitivité de son industrie face à la concurrence mondiale.

•       Opportunité pour permettre un mouvement de relocalisation, relocalisation non artificielle car compétitive.

•       Opportunité pour développer une filière robotique française en profitant de savoir- faire déjà présents sur notre sol, particulièrement en IA.

L’exploitation conjuguée de ces opportunités aboutirait à une augmentation significative des richesses crées nationalement (en particulier dans le domaine des biens de consommation) ainsi qu’à la création de nombreux emplois qualifiés.

Dans ce contexte l’association des salariés à la robotisation doit être recherchée car elle induit une dynamique et une appropriation naturelle du nouvel outil. Cette démarche est porteuse d’avenir, elle rajeunit l’idée que l’on se fait du travail en usine et pourrait rendre plus attractifs les métiers manuels.

Ces espoirs de progrès en productivité, compétitivité, conditions de travail ainsi qu’en création de richesses et d’emplois qualifiés, justifient que « robots et robotisation » soient un volet incontournable de l’industrie 4.0. Et, en complément, l’étude de la chaîne de valeur globale de la production « robotisée » montre combien il est important de disposer de l’ensemble des éléments amont de cette chaîne, donc d’une industrie des robots solide.

Notre histoire montre qu’une telle évolution peut générer des oppositions fortes. Un gros effort sera nécessaire pour atteindre une vision partagée entre les 3 composantes de la société impliquées dans ce mouvement : les entreprises, l’état et les citoyens. Nos messages s’adresseront donc à ces 3 acteurs de la pièce que la France devrait écrire et jouer.

 

(*) mécénat de compétences