Les fuites de méthane maintenant mesurées par des techniques spatiales
Brève de l’Académie des technologies publiée le 14 mars 2022
La mesure est au cœur de notre compréhension du monde et de notre capacité à agir sur lui. Sans mesure, pas de science ; sans science, pas de progrès ni de gestion fine des ressources. Mesurer c’est se donner les moyens de comprendre et protéger notre environnement (qualité de l’air, de l’eau et des sols), mais aussi d’améliorer la compétitivité industrielle.
La métrologie, « science de la mesure », irrigue des secteurs stratégiques, de l’environnement à l’industrie, en passant par la santé et la biodiversité. Elle est au cœur de la maîtrise et de l’innovation, en reliant progrès scientifiques et transformation des usages. Elle est essentielle au contrôle des émissions anthropiques directes ou indirectes et permet d’améliorer la connaissance des phénomènes impliqués notamment pour les émissions de méthane (CF Le Méthane rapport de l’Académie 9 janvier 2013). Elle est l’outil de référence du suivi du comportement des ouvrages et du milieu naturel, associée avec une interprétation qui devra être assistée par l’IA. Une faiblesse en métrologie affaiblit de fait l’ensemble du tissu industriel et scientifique national. La France, tout en demeurant forte sur les services analytiques, a décroché sur la production d’instrumentation. Quelques acteurs subsistent (ENVEA, LNE, Afnor, réseaux comme AQUAREF), mais le tissu industriel manque de masse critique. L’Allemagne au contraire s’est positionnée sur les appareils de mesure, points d’ancrage pour l’économie industrielle et la souveraineté technologique.
L’interprétation des données occupe une place croissante dans la chaîne de valeur, grâce à l’usage de l’intelligence artificielle et de la modélisation prédictive. Les services de mesure deviennent des activités à forte valeur ajoutée, ouvrant des opportunités pour l’Europe, notamment la France et l’Allemagne, afin de peser sur les marchés mondiaux et sur la définition des standards.
Les technologies de demain intégreront la mesure en temps réel, l’interconnectivité des capteurs physiques, chimiques et biologiques, la modélisation prédictive par essaims de capteurs couplés à l’IA, et l’explosion des mesures participatives et citoyennes. Les innovations touchent aussi la mesure déportée (spectroscopie, LiDAR, drones, satellites) et les procédés analytiques de haute précision
Deux exemples marquants. Les techniques de télédétection spatiale qui surveillent l’environnement (méthane, pollution globale) et permettent de documenter les débats sur l’origine, la localisation, et la responsabilité des émissions. La PCR digitale, quantification absolue de biomarqueurs, offre des ruptures pour l’analyse environnementale et sanitaire, avec une précision et une reproductibilité supérieure aux méthodes classiques.
L’avenir de la métrologie repose sur un foisonnement de technologies complémentaires :
La multiplication des projets de mesure participative (projet TERRA FORMA, réseaux citoyens) et le soutien aux acteurs clés (LNE, Afnor, laboratoires, startups innovantes) sont autant de leviers pour faire émerger une culture technologique vivante et démocratique, impliquant le public dans les décisions et l’acceptation sociétale des politiques fondées sur la science.
Ce texte résulte d’une synthèse de rapports de l’Académie des technologies générée par des IA génératives. Cette version a été relue et révisée par les auteurs des rapports.
Brève de l’Académie des technologies publiée le 14 mars 2022
Série « Écosystèmes industriels critiques pour 2035-2050 et technologies sous-jacentes » – Avis de l’Académie des technologies approuvé par l’assemblée le 9 avril 2025
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